Coopératives Jeunesse de Service : KANOPÉ se mobilise pour que les jeunes s’initient à l’entrepreneuriat coopératif
Les Coopératives Jeunesse de Services (CJS) permettent à des jeunes de 16 à 18 ans de goûter, le temps d’un été, au fonctionnement et à la gestion démocratique d’une entreprise. Originaires du Québec, elles sont expérimentées depuis 2013 en France et pourquoi pas dans le Gers prochainement ? Kanopé mène actuellement une étude de faisabilité. Focus.
Nées au Québec il y a plus de 25 ans, les CJS sensibilisent chaque année 2500 jeunes québécois à l’entrepreneuriat coopératif et c’est seulement en 2011 que le concept est importé en France. Formation, transfert de savoirs, de compétences et d’outils pédagogiques, le réseau coopératif québécois appuie alors le développement des premières CJS en France porté par le réseau de CAE, Coopérer pour Entreprendre. A l’été 2013, trois CJS voient le jour en Bretagne. L’année suivante, l’expérimentation se développe en Pays-de-la-Loire et huit CJS se créent. Cet été, vingt-deux CJS verront le jour en France et l’essaimage prend de l’ampleur en devenant lauréat de « La France s’engage ». (http://lafrancesengage.fr/toutes-les-actions/les-cooperatives-jeunesse-de-services)
Mais de quoi s’agit-il ? Ce sont des jeunes de 16 à 18 ans, qui mettent sur pied leur propre coopérative de travail afin d’offrir des services au sein de leur quartier, commune, ville tout au long de l’été. Pour les jeunes, la CJS répond au besoin de trouver un emploi d’été rémunéré, mais son impact ne se limite pas à ça.
Permettre aux jeunes de vivre grandeur nature la gestion d’une entreprise
Concrètement, la CJS produit une activité économique qui génère des salaires. Il leur faut définir les prestations vendues, calculer les prix, faire connaître leur offre de service, gérer les plannings, se répartir des fonctions de direction, de marketing, de comptabilité ainsi que les bénéfices… Ils sont encadrés par deux animateurs et soutenus par un comité local qui regroupe des professionnels de l’emploi, des coopératives, du secteur économique et des structures jeunesses. Les jeunes pourront offrir aux particuliers et entreprises de leur quartier des prestations telles que livraison, jardinage, peinture, déménagement, garde d’enfants, entretiens paysagers…
De plus, « le territoire est important, insiste Emmanuelle Rousset, coordonnatrice nationale. Premièrement, parce que les CJS s’implantent souvent dans des zones urbaines, rurales et même difficiles, dont les jeunes doivent apprendre à identifier les acteurs et les besoins. Deuxièmement, parce que le tissu local s’engage aussi dans le développement des CJS et participent à leur succès.»
KANOPÉ porte une étude de faisabilité dans le Gers depuis fin avril dernier
Il s’agit avant tout d’un projet d’éducation à la coopération au travail. Fabien Gautrais, étudiant en Master 2 « la Nouvelle Économie Sociale » à l’université de Toulouse Jean Jaurès, porte cette étude de faisabilité dans le cadre de son stage de fin d’étude. Celle-ci doit permettre de réunir les conditions de mise en œuvre d’une ou plusieurs CJS à Auch, au sein du Pays Portes-de-Gascogne, à Tarbes et à Morlaas. L’un des enjeux est de permettre la constitution de comités locaux des CJS qui sont composés de membres de collectivités locales, de mouvements jeunesse, d’entreprises de l’ESS et privées… Bien-sûr, Kanopé, en tant que Coopérative d’Activités et d’Emploi, porte l’activité économique de la CJS puisque les jeunes coopérants ont le statut d’entrepreneur salarié.
Encourager la culture de l’innovation entre éducation populaire et entrepreneuriat
La rémunération dépend des initiatives, du travail accompli. Les coopérants de 2014 ont réalisé un chiffre d’affaires de 5 000 €. Ils ont choisi de partager à parts égales les bénéfices et empoché autour de 200 € chacun. « Au final, ils n’ont pas été déçus par la rémunération, car les compétences acquises, ça compte aussi. L’expérience est valorisante pour le futur CV », souligne Antoine Naud, qui anime cette année la coopérative jeunesse service sur Rezé. A travers la coopérative, la plupart des jeunes souhaitent découvrir le monde du travail et développer leur esprit d’équipe. « C’est rare d’avoir la chance de pouvoir diriger nous-même notre entreprise, qu’on nous conseille tout en nous laissant faire » Les animateurs restent au plus proche des réalités des jeunes et de leurs besoins avec des valeurs de solidarité et de collectif.
Pour en savoir plus :
http://www.projetcjs.coop/
https://www.facebook.com/cjs.france
http://www.cooperer.coop/les-cooperatives-jeunesse-de-services/
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